L’Homme et la Nature
L’AFCIA s’inscrit dans un courant philosophique considérant l’Homme et le monde Vivant comme également dignes de respect.
Magnifique et fragile, la Nature est indispensable à l’Homme car des liens indissolubles l’unissent à sa Mère Nourricière. A intervalle régulier, en dépit de la vie artificielle et urbaine qu’il a édifiée, il éprouve le besoin de revenir à elle, de la contempler, d’en jouir et de s’y recueillir. Toute la civilisation ne vaudrait rien s’il n’était possible de revenir à la Terre par un acte aussi simple qu’une promenade en forêt.
Si l’Homme dépend de la Nature, celle-ci est désormais confiée à sa garde, car il est capable de la détruire. Faire cohabiter l’Homme avec la Nature est le plus grand défi du XXIème siècle.
Néanmoins, pour aborder cet immense et passionnant défi, l’Homme doit d’abord écarter un risque existentiel autrement plus grave : celui de s’auto-éliminer, et avec lui, toute la Vie biologique sur Terre, par un dévoiement funeste de la technologie.
Le socle des Droits de l’Homme
En dépit de toutes les différences individuelles et culturelles qui existent parmi les Hommes, il existe une seule espèce humaine, et bel et bien, une « nature » humaine. C’est grâce à cela que nous pouvons, moyennant un effort d’empathie, nous comprendre les uns les autres et cohabiter malgré des intérêts souvent divergents.
Certains idéologues ont voulu, au cours des siècles, distinguer parmi les Hommes entre des types ou des races « supérieurs » et « inférieurs », justifiant parfois l’élimination de certains groupes par d’autres, ou justifiant aussi des programmes « d’amélioration » de la race.
Après les monstruosités et les tragédies auxquelles ces idéologies ont conduit l’humanité au cours de la Seconde Guerre Mondiale, les Nations réunies en Congrès ont adopté la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. En dépit de toutes les injustices et hypocrisies qui persistent – et persisteront probablement toujours – dans les relations entre les Etats, les Nations et tout simplement les Hommes, ce texte a l’immense mérite de constituer un socle universellement accepté par toutes les sociétés, quelles que soient leur organisation, leurs traditions, leurs religions, et leur niveau de progrès technique.
Dignité de l’Homme et Pyramide des Besoins
La Déclaration des Droits de l’Homme proclame que tout homme a le droit d’assouvir ses besoins fondamentaux.
Selon une représentation largement admise, les besoins de l’homme forment une pyramide, dite pyramide de Maslow, du nom du psychologue américain Abraham Maslow.
A la base, se trouvent les besoins physiologiques élémentaires. Ensuite, les besoins de sécurité. Puis, le besoin d’être aimé des autres, suivi du besoin d’être reconnu par les autres, d’être estimé. Chaque besoin assouvi conduit l’être humain à aspirer à la satisfaction d’un besoin supérieur.
Enfin, tout en haut de la pyramide, apparaît le besoin d’accomplissement de soi. La Déclaration des Droits appelle cela le « plein développement de la personnalité ». Dans la tradition humaniste, l’accomplissement de soi procède de la résolution personnelle, par l’individu, des difficultés et des obstacles auxquels la vie le confronte.
Tous ces besoins représentent autant de droits à leur assouvissement que la Déclaration des Droits de l’Homme reconnaît à chaque être humain, en vertu d’un impératif absolu qui est la reconnaissance de sa dignité.
L’IA contraire à la dignité humaine
L’AFCIA considère que l’IA menace directement les bases les plus fondamentales de l’humanisme de la Charte des Nations. D’une certaine manière, on peut dire que l’Intelligence Artificielle entreprend la négation de la dignité humaine par une destruction des aspirations humaines dans le sens inverse de la pyramide de Maslow.
L’IA sape tout espoir d’accomplissement de soi par la résolution personnelle, par chaque individu, des difficultés de la vie.
L’IA sape tout espoir d’estime, en ôtant à chacun le moyen de se rendre utile aux autres par son travail, et par là-même, être estimé de ses semblables.
L’IA abolit la possibilité d’appartenir à une communauté et de s’y sentir aimé, en optant pour le perfectionnement individuel égocentrique au mépris de la notion de réciprocité et d’amour.
L’IA exacerbe le sentiment d’insécurité de chacun au lieu de l’atténuer.
Au terme du processus, comme on l’a vu dans « l’Homme face à l’IA », l’IA menace la vie elle-même, c’est-à-dire la base physiologique même de la pyramide. En outre, parce qu’ils appellent de leurs vœux toutes sortes de modifications – y compris mentales- de l’humain, les Transhumanistes menacent l’unicité de la nature humaine, fondement de l’intercompréhension et de la vie sociale. C’est donc au socle même des valeurs énoncées par la Déclaration des Droits de l’Homme qu’ils s’attaquent. De là à rejoindre les égarements des idéologies raciales, il n’y a hélas pas loin.
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