Ethique

Le processus d’innovation technologique, même s’il peut être devenu aveugle, ou du moins régi par la quête de profit, s’inscrit néanmoins toujours dans le programme des Modernes, confusément émergé à la Renaissance: rendre l’homme maître de la nature.

Car le moteur du profit, qui d’après certains auteurs tendrait à ne bénéficier qu’à une fraction de plus en plus petite du corps social, ne suffit pas à entraîner l’adhésion des masses dans nos sociétés démocratiques. Il s’y ajoute une fascination pour le projet transhumaniste d’une « augmentation » de l’homme.

A des degrés divers selon leur audace transgressive — le chef de file étant probablement l’informaticien visionnaire Ray Kurzweil (photo) – les transhumanistes envisagent une manipulation utilitaire de toutes les fonctions organiques et intellectuelles de l’homme. Dans ce vaste chantier, la place de l’Intelligence Artificielle est absolument capitale.

L’utopie transhumaniste promet à l’homme de vaincre les limites que la Nature lui a assignées, en supprimant la naissance, le vieillissement, la maladie, la mort ; et en lui apportant davantage de bien-être et de puissance. Augmenter son intelligence, multiplier ses facultés sensorielles, et pourquoi pas, se débarrasser de son enveloppe charnelle en dissociant l’esprit du corps, le siège de la pensée de l’organe de sensation et d’action. Pour les transhumanistes, ce rêve faustien ne transgresse aucune loi naturelle, puisque le perfectionnement des organismes vivants est le moteur de l’évolution dans la Nature, depuis l’origine des temps.

Quel sera cet homme reconstruit par lui-même, affranchi de tous les conditionnements biologiques et culturels ?

La science nous rend-elle infaillibles ?

L’éthique transhumaniste, une belle chimère


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