L’AFCIA était présente à l’Université d’été des Mouvements Sociaux et des Solidarités (UEMSS) qui s’est tenue à Bordeaux, du 23 au 26 août, au cours de laquelle l’IA a été largement débattue. Nous y avions un stand. Nous avons ainsi pu participer à deux ateliers spécifiquement dédiés à l’IA, en particulier celui du 25 août « Intelligence artificielle – comprendre les enjeux, organiser la riposte ». Ce moment inter-actif était organisé par la coalition Hiatus. Toute la journée plus de 50 participants, venant d’organisations et avec des profils très divers : syndicalistes, enseignants et chercheurs, membres d’ATTAC, la Quadrature du Net, Ritimo, Ecran Total… ont débattu, proposé des solutions, des manières d’agir, de riposter… Bref, de géniales idées ont été révélées !

Durant ces journées, nous avons remarqué la très grande préoccupation de beaucoup de participants sur les conséquences de l’IA dans un avenir proche. D’une part tous sont conscients des risques écologiques et sécuritaires liés à l’extension de la vidéo surveillance algorithmique et de l’exploitation de nos données personnelles par les GAFAM que par certaines administrations. La prolifération des deep fakes et les manipulations de l’opinion via les réseaux sociaux interrogent également sur l’avenir de nos démocraties.

Au travers des distributions de nos flyers et de nos centaines de conversations, souvent très intéressantes, nous avons fait beaucoup de nouveaux contacts.

Une problématique plus obscure qui est moins discutée, mais qui préoccupe beaucoup d’enseignants, est celle de l’impact de l’IA sur le développement personnel des enfants et adolescents. Cette menace aggrave le risque désormais bien connu de la surexposition aux écrans entraînant des troubles de l’attention. Ces enseignants sont en face d’un constat nouveau. Une majorité d’élèves font appel à l’IA, rendant tout apprentissage structuré plus difficile, puisqu’ « il suffit de demander à Chat GPT, et on a tout de suite la réponse ». Comme c’est un phénomène récent, on manque de données quantitatives et de recherches pour mesurer « objectivement »  ces impacts sans risquer d’être accusé d’être « contre le progrès ». Cependant aux vues de la rapidité de la diffusion des IA, il est craindre qu’une nouvelle génération soit sacrifiée avant qu’on ne puisse le mesurer et prendre les « contre mesures » qui s’imposent. Par ailleurs, le phénomène « plagiat », »triche »… prend de l’ampleur !

Deux angles morts cependant dans le discours de la plupart des intervenants : L’impact de l’IA sur les travailleurs et le chômage qui est globalement sous-évalué (sauf par Agir Contre le Chômage, AC!), et les risques systémiques de l’IA qui sont souvent niés ou considérés comme farfelus.

Finalement, au travers des distributions de nos flyers et de nos centaines de conversations, souvent très intéressantes, nous avons fait beaucoup de nouveaux contacts. La plupart de nos interlocuteurs ne connaissaient pas l’AFCIA. Point positif pour nous, ils étaient impressionnés par le fait que l’AFCIA avait été fondée en 2015. Une demande qui ressort très fortement, c’est celle de notre disponibilité pour organiser des formations, des débats publics pour des groupes locaux, et en particulier pour les parents d’élèves et enseignants. C’était aussi une des propositions ressorties de l’atelier du 25, créer des synergies entre les organisations présentes, en particulier celles engagées dans Hiatus, afin de sensibiliser le grand public, avec pourquoi pas un tour de France qui préparerait une convention citoyenne sur l’IA.

Nous espérons maintenant de nouvelles adhésions. Mais, point très positif, les abonnements à notre site sont en augmentation depuis notre présence à Bordeaux. Nous comptons aussi sur les sympathisants et adhérents de l’AFCIA pour faire grandir l’association. Bref il y a du pain sur la planche… Vos idées et votre concours sont les bienvenus !