Éric Siena, membre d’ Ecran Total qui lutte contre la numérisation du monde et l’informatisation de nos vies, nous écrit :
» Ayant parcouru les pages de votre site internet, j’y ai trouvé des textes très intéressants. Je souhaiterais également contribuer sur le numérique ou l’IA. Je joins donc deux de mes textes à ce message. J’espère que cela vous conviendra et que vous pourrez les publier dans votre site. » Voici le premier de ces deux textes :
Numérique, tout shuss! Pourquoi vouloir limiter le numérique ?
Peut-être sentons-nous confusément que ce n’est pas bien de …
– commander sur Amazon, Temu, Uber ou Netflix ?
– s’équiper du dernier Iphone et en changer tous les ans… – ne pas maîtriser sa consommation de numérique…
Alors on culpabilise et on essaye de limiter.
Mais puisque la diabolisation est une impasse, alors admettons-le et tirons-en les conséquences logiques : reculons. Jusqu’où ? D’un pas ? De deux ? De trois ? Une autre attitude logique est de faire demi-tour pour aller au bout dans l’autre sens.
Si on ne peut pas se passer du numérique, c’est qu’il est indispensable. Alors peut-être faut-il tenter le tout numérique ? Explorons cette voie jusqu’au bout ! Allons-y à fond !
La numérisation est une nécessité absolue. C’est ce que nous disent tant de convaincus : Écoutons les Français Laurent Alexandre, Thierry Breton ou Yann Le Cun, mais surtout, les Américains PeterThiel, ElonMusk, SamAltman, JeffBezos, RayKurzveil… ! Que disent-ils tous ?
Réguler, c’est freiner, c’est ralentir, c’est rater le train.
Il faut investir à fond dans l’IA. 500 milliards aux USA, 109 milliards en France. Les milliards pleuvent et ils irriguent.
Dans cette course effrénée, regarder du côté des risques, des dangers, c’est perdre un temps précieux qui nous reléguerait en queue de peloton. Et le risque, dans ce cas, serait la dépendance, la vassalisation. Il y a un réel enjeu de souveraineté. C’est pourquoi, de ce point de vue, toute réticence, toute hésitation, nous sera délétère, voire fatale.
Écoutez Macron : si on n’y va qu’à moitié, on se fera coloniser et on va perdre la course. Si les autres accélèrent, il faut que nous aussi on accélère. Notre protection contre la colonisation, c’est l’innovation. Pour défendre notre modèle de régulation. Réguler, mais pas trop quand même pour rester dans la course.
Si l’on veut éviter d’être demain à la merci des États-Unis ou de la Chine, il est impératif de développer notre propre IA (Mistral), nos propres Data Centers (en partenariat avec les E.A.U.) capables de rivaliser avec les leurs. Et c’est ainsi qu’on va nous ressortir la fable du numérique responsable et durable. L’Europe défendra la troisième voie : la voie intermédiaire. Celle de la modération, de la régulation, de l’équilibre, du dosage… C’est la fable de la croissance verte qui revient.
Mais tout sera finalement fonction d’un rapport de forces. Un rapport entre les forces qui veulent une IA débridée et celles qui veulent une IA régulée, voire celles, très faibles, qui ne veulent pas d’IA du tout. Et ce combat sera remporté par la plus forte de ces forces, celle qui comptera le plus de partisans. Et ce nombre sera lui-même fonction de la puissance de conviction, de la capacité à convaincre, à entraîner, de la force de persuasion, des arguments et bien sûr de la puissance financière. Que pèseront alors nos arguments moraux face aux avantages immédiats, directs, concrets des transhumanistes qui veulent l’IA et face à leurs milliards qui achètent et corrompent tout !
C’est la ruse diabolique.
Par ailleurs, les transhumanistes et autres libertariens qui appartiennent à la race des convaincus, qui boostent la révolution numérique, prônent l’innovation, l’accélération, la dérégulation et sont opposés à toute forme d’État, eux-mêmes, sont dans un registre « eschatologique » parlant d’apocalypse, de prophéties, et dans un gloubi-boulga très américain se référent indifféremment à la Bible, à Tolkien ou à René Girard. Ce faisant, ils nous fournissent la légitimité de notre accusation de diabolisation.
Voilà pourquoi il ne faut pas hésiter à dénoncer le numérique jusqu’à le diaboliser. Parce qu’il est diabolique dans ses ruses pour nous empêcher de lui résister et parce qu’il est porté par un courant de pensée qui revendique cette dimension eschatologique.
Soyez pragmatiques: Suivez l’argent!
Observez quels sont les budgets qui augmentent dans le monde :
– la défense et l’armement : les dépenses militaires, l’armée – l’industrie
– le numérique – l’IA
Ne voyez-vous pas que ce sont des industries mortifères ?
Nous aurons besoin de toutes les forces.
Au secours l’AFCIA, Écrantotal, LaDécroissance, PMO, ÉricSadin, OlivierRey, FrançoisJarrige, AurélienBarreau, VincentCheney, PierreThiesset, Bruno Clémentin, JacquesEllulet, BernardCharbonneau, TimothéeParrique, JuliaLaïnae, NicolasAlep, …
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c’est sûr qu’on se sent David contre Goliath…
utiliser la force de l’adversaire pour l’abattre ?
comment résister collectivement ?
se greffer au mouvement « bloquons tout » -> « déconnectons tout » ?
que penser de la « bulle IA » ? explosera-t-elle bientôt ?
…
je vous recommande aussi ce blog, son auteur est très engagé sur ces questions : https://ploum.net/