
Je m’appelle Michel REGNIER, je vis à Verviers en Belgique ; j’aurai 67 ans ce 31 juillet, je suis donc belge et retraité, ainsi qu’objecteur de conscience avec pour seule religion la non-violence, le rejet des armes et de la guerre…
Autrefois je fus designer – graphiste – dessinateur, d’abord « artistique » (hyperréalisme au crayon de couleur, exemple ci-dessous) et finalement « industriel » sur AutoCAD et surtout SolidWorks.
Depuis l’adolescence je m’adonne « au scribouillage » voire à l’écriture, principalement en guise de violon d’Ingres pour son effet cathartique. Beaucoup de syllogismes, la plupart teintés d’humour et d’ironie. En 1976 : « Tous les goûts sont dans la nature, probable raison pour laquelle elle est tellement polluée… » etc. etc.
Je suis ravi de constater que je ne suis pas le seul à dénoncer-dénigrer l’IA et loin s’en faut dirait-on…
En tant que pourfendeur de cet abominable paradigme que j’abhorre éperdument, et afin de le conspuer de concert avec vous, voici-jointe une apologie inverse pleine d’ironie sur le thème de l’IA :
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, PARADIS TARTUFISCAL ?
Voyez donc la plupart de nos concitoyens, dont beaucoup de jeunes adultes et grands ados laissant presque tout de côté matin midi soir et nuit, afin de se consacrer entièrement à l’incontournable… SCROLLING ! Cette contrainte impérative qu’il leur faut assumer en permanence avec assiduité, au risque insensé de manquer la dernière publication d’influence publicitaire, propagandiste ou civilisationnelle, évidemment toujours primordiale pour se maintenir « à la page » sans jamais ouvrir le moindre bouquin… Cet objet rustique si désuet, à ce point suranné qu’il n’aura bientôt plus sa place qu’au musée, et plus aucune utilité sinon en guise d’autodafé du logis pour allumer les poêles, barbecues et braseros.
Car voici qu’au 21ème siècle, les smartphones et l’IA sont devenus autant omniscients qu’omnipotents, donc omniprésents et absolument indispensables. Certes, ils sont aussi énergiphages et chronovores ; mais ils ont intégralement supplanté l’éducation de base, l’enseignement traditionnel et la culture dans sa généralité, de même que n’importe quelle autre compétence ou expérience acquise sur le terrain, à l’atelier, à l’usine ou au bureau.
Le plus commun des smartphones actuels remplace instantanément les tonnes de tomes d’encyclopédies classiques, anciens dictionnaires, livres de références périmées et autres manuels didactiques complètement dépassés. Fini les maîtres, professeurs, formateurs et mentors de tout poil, souvent manipulateurs et abusant sans vergogne de leur autorité : le smartphone, ce parangon indépassable d’érudition, sagacité, lucidité, véracité, impartialité, fidélité et neutralité les a tous évincés d’un seul coup, relégués aux oubliettes au profit des célèbres RÉSEAUX… Qui se multiplient mais ne rompent point, aux carrefours desquels tournent des milliards d’abonnés en ligne, louvoyants extra lucides ou gavés aux glucides, ils élucident toujours de leurs semblables les soucis qui coïncident. Parfois cependant, ces réseaux se changent en rhizomes de colère, pour ceux qui ne tolèrent de toute altérité que le silence, quand ils ne prônent pas résolument l’altéricide…
Que la question soit pratique, existentielle, philosophique ou événementielle peu importe, même plus besoin de l’introduire par écrit puisque le smartphone est constamment à votre écoute. Vous pouvez lui poser n’importe quelle question qui vous vient à l’esprit en grec, latin, français, arabe, hébreu, thaï, russe ou mandarin par exemple, celui-ci vous répondra immédiatement avec pertinence, exactitude et honnêteté dans le langage de votre choix. Et tenez-vous bien : même en anglais, c’est tout dire !
« Quel est le compositeur du Cantique de la Phtisique ? » « Pourquoi dit-on que la sexualité est érosive ? » « Est-il vrai que l’éolien est préventif ? » « C’est quel jour de l’année qu’on fête la Saint-Gapour ? » « Est-ce que l’idiosyncrasie concerne seulement les innocents chinois ? » « L’addiction est-elle une forme de bégaiement ? » « Est-il exact que le quant-à-soie est taffetaïen ? » « Le monument le plus visité au Nevada est-il la Dégrada Familia de Reno ? » « Faut-il une ordonnance pour obtenir de l’anti-islam-inique ? » « L’épice témologie peut-elle convenir pour assaisonner la brandade de morue ? » « L’épiphénomène est-il un OGM ? »…
Grâce aux smartphones et aux GAFAM qui les instruisent en les instrumentalisant via l’IA, chaque usager et utilisatrice d’un tel appareil purement miraculeux devient émérite dès la puberté, et parfois même bien avant. Brevets, diplômes, licences, doctorats et autres certificats d’études prestigieux sont automatiquement décernés par les réseaux en ligne à leurs fidèles abonnés, ce qui permet à ceux et celles-ci d’occuper les plus hautes fonctions dans les secteurs technologiques de pointe aiguë, « influenceurs » de facto avérés comme experts numériques autorisés, aussi bien dans les médias TV officiels que dans tous les domaines académiques, en rapport tant étroit que lointain avec la téléphonie non immobile puisque perpétuellement en mouvement…
L’Intelligence Artificielle, cet incomparable paradigme rédempteur que l’Humanité toute entière attendait depuis des dizaines de milliers d’années afin de succéder à son abyssale stupidité naturelle, apanage intrinsèque de l’homo sapiens… Et voici qu’elle apparaît enfin, éblouissante, glorieuse et triomphale : capable d’investir tous les domaines d’activité quels qu’ils soient, prête à remplacer l’Imbécillité Antédiluvienne en à peine plus d’un clin d’œil ou claquement de doigts, juste le temps de dire OUF !
À moyen sinon court terme, c’est en effet la souveraine IA qui nous délivrera tous de cette maudite corvée antique qu’est la PENSÉE. Non seulement « penser » ne sera plus du tout nécessaire, mais de plus en plus contre-productif sinon carrément nocif, voire peut-être bientôt légalement prohibé puisque susceptible de nous détourner du droit chemin que l’IA nous a sagement tracé. Cependant que la « pensée », cette sorte de faculté dont nous sommes pour l’instant encore dotés et pourvues ne fera que s’amenuiser au fil du temps, du fait évident que les générations suivantes seront de moins en moins rompues à cet éprouvant exercice, devenu futile et inutile. Il est donc fort probable que nos chanceux descendants seront enfin débarrassés de ce devoir mental superfétatoire, ainsi seront-ils néolibérés de tout tracas psycho-illogique rendant le cerveau las… Et en finir pour toujours avec le vieux biais « sapiens » de l’homo, que leur souhaiter de mieux ?
Le texte complet est disponible ici.
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Bonjour,
Ah c\’est très bien, merci beaucoup ! Évidemment je vais partager le lien…
A bientôt, cordialement Michel