Un succès pour la conférence-débat et l’Assemblée Générale de l’ AFCIA

( Photo David Lurinas)

La conférence-débat de l’AFCIA aux Arts et métiers «une régulation éthique de l’IA est elle possible ? », a eu lieu le 10 Février dernier, avec des interventions de Cédric Sauviat et Christian Castellanet de l’AFCIA et de Jérémy Perret de l’association Pause IA. Succès de participation avec plus de soixante participants. Ces interventions ont été suivies d’un débat animé qui s’est prolongé par notre Assemblée Générale, laquelle a réuni 18 membres et sympathisants. Une vidéo sera bientôt disponible pour ceux qui n’ont pas pu y participer. Nous remercions les intervenants et la direction de l’ENSAM pour avoir accepté d’héberger cette conférence dans ses locaux.

Notre conférence a été suivie par David Lurinas, journaliste travaillant pour le média indépendant Homo nuclearus. Il y a écrit un article que nous vous recommandons «  Un contre-sommet de l’IA porteur d’espoir ». Il contient notamment une interviouve de Cédric Sauviat.

Extrait de l’article : « Quels que puissent être les bénéfices supposés de l’IA, ses inconvénients paraissent, en définitive, beaucoup trop lourds pour que le jeu en vaille la chandelle. On peut très bien se passer de l’IA, sans pour autant retourner à l’âge de pierre », selon Cédric Sauviat, polytechnicien, président de l’Association Française contre l’Intelligence Artificielle (AFCIA).

Cédric Sauviat milite depuis plusieurs années pour l’émergence d’un débat sur les conséquences de l’intelligence artificielle. En 2019, il avait co-publié un essai implacable, Intelligence artificielle, la nouvelle barbarie (éditions du Rocher). Dans l’indifférence. Son avis est maintenant encore plus tranché : cette technologie doit être abandonnée. Et zou !

De cela découlerait une solution simple : puisque l’Etat de droit ne peut s’imposer, que les entreprises technologiques sont incpables de se contraindre à toute éthique, interdire la libre diffusion des algorithmes doit être la priorité. Mais est-il vraiment possible de restreindre la diffusion de codes informatiques ?

Pendant que rien ne vient freiner l’hégémonie galopante, pendant que tous les métiers sont en cours d’être phagocytés, que tous les secteurs d’activité sont touchés par l’implémentation de systèmes d’IA génératives, que l’adoption se fait à marche forcée, sans le consentement de quiconque, les résistances se mettent en ordre de marche. »


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4 Comments

  1. Je cite la position du Mouton numerique sur l’IA.
    « Au Mouton numérique, nous ne luttons pas « contre l’IA ». Nous cherchons à revenir à la racine politique de ces violences et à soutenir les différentes luttes à leur encontre. Rejeter « l’IA » en bloc nous semble être une posture privilégiée, à la fois occidentalo-centrée, souvent masculiniste et validiste qui ne permet pas d’attaquer les conditions sociales spécifiques dans lesquelles ces technologies sont imbriquées. Et c’est aussi prendre le risque d’exclure certaines catégories de populations du champ de réflexion tout en fournissant un terrain idéal à toutes les confusions politiques.

    Si nous savons bien qu’aucune technologie n’est neutre, nous luttons avant tout contre des politiques discriminatoires d’exploitations sociales, écologiques et néocoloniales qui conditionnent son développement dans un monde déjà profondément inégalitaire. Et comme la plupart des politiques technologiques, tant au niveau national qu’international, le développement de l’IA s’affranchit de tout processus démocratique. Face à cela, nous croyons en l’organisation d’une lutte sociale, massive et plurielle, reposant sur les mouvements qui s’organisent pour dénoncer la numérisation à marche forcée de nos sociétés et combattre directement les effets destructeurs des politiques numériques actuelles.

    Ne restons pas isolé·es, et construisons un front de lutte européen incluant un large spectre d’associations de terrains, de syndicats et de mouvements sociaux. Il sera impossible d’agir seul.es et de se limiter à l’échelle française si l’on veut défendre un débat véritablement démocratique et faire émerger des espaces de discussions pour peser dans les négociations. » Que le Mouton numérique lutte seulement contre les dérives de l’IA me semble très insuffisant d’un mais ce qui me dérange beaucoup c’est sont les premières lignes. En quoi rejeter l’IA en bloc serait masculiniste, validiste, serait une posture occidentalo-centree et mènerait à des confusions? Je crains que le Mouton numerique se trompe lourdement là-dessus car c’est justement que l’IA est intrinsèquement lié aux dérives masculinistes, validistes, occidentalo-centree et mène ainsi aux vraies confusions politiques. L’IA n’est donc pas regulable. Si le Mouton numérique comme d’autres aussi voulaient s’attaquer aux problèmes de l’IA, ce qu’ils ne font pas forcément correctement, ils éviteraient ce type de raccourcis. Si certains courants d’extrême droite, les catholiques intégristes et la mouvance Qanon en particulier prétendent lutter contre l’IA au vu de leurs idées contraires aux droits de l’homme et à la démocratie et du fait aussi que le national-capitalisme fait partie de leur projet politique, ils sont très mal placés. Il n’y a que de vrais progressistes qui combattent l’IA de toute manière.

    1. Je suis tout à fait d’accord avec vous. Au delà des postures ou des catégorisations faciles et souvent simplificatrices, l’important c’est que toutes les organisations associations, mouvements qui sont critiques de l’IA se joignent dans un vaste front pour résister. C’est un peu ce qui a commencé à se faire au niveau français avec la coalition Hiatus que nous avons souhaité rejoindre. Mais il fuadrait effectivement que ce mouvement soit global, pas seulment au niveau européeen, mais aussi avec le reste du monde et en particulier avec les mouvements critiques aux USA, Canada et Chine…

  2. « on peut très bien se passer de l’IA, sans pour autant retourner à l’âge de pierre  » dit Cedric Sauviat.

    Je dirais même plus: ce n’est qu’en se passant de l’IA que nous ne retournerons pas à l’âge de pierre.
    Je m’explique: avec l’IA nombreuses seront les personnes qui ne chercheront plus à comprendre, à réfléchir, à étudier. Ils s’en remettront à l’IA et ainsi utiliseront encore moins leur cerveau qu’avant.
    SI la technologie progressera, grande partie de l’humanité par contre régressera.
    Mais peut-être hélas est-ce cela le but….

    Je vous donne un simple exemple déjà en cours:
    Au début de internet, on créait un site web, une page html avec un simple bloc note, à la main oserais-je dire.
    Aujourd’hui qui en est capable? Presque personne et encore moins le fait. Il y a les programmes pour cela. Et les erreurs abondent sans aucun contrôle, chose que à la main se faisait avec beaucoup de soin.
    Ce sera de plus en plus ainsi avec l’IA

    1. Vous avez tout à fait raison. L’IA, combinée avec la robotisation, risque d’entraîner la majorité de l’humanité vers un état de confort végétatif illustré par le dessin animé WallE, en laissant quelques « technoseigneurs » vivre toutes leurs fantasmes sans limite. On a déjà un bon exemple avec Elon Musk. Il est à craindre que la perte de capacité d’apprentissage soit déjà en marche avec l’usage généralisé des écrans.

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